LE CHRÉTIEN, UN ANTI-CONFORMISTE ?
LE MOT DU PASTEUR - SEPTEMBRE 2018
« Ne vous conformez pas au monde présent, mais soyez transformés par le renouvellement de votre
intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, agréable et parfait ».
Romains 12.2
A l’heure où beaucoup d’entre nous reprennent leurs activités, il est bon de se rappeler ce que dit le verset ci-dessus. Il nous faut reprendre, notre job ou nos études, rentrer dans ce qui nous est imposé par le quotidien pendant des semaines et des mois et les retraités n’y échappent pas forcément.
Dans une société très complexe, avec ses multiples sollicitations, il nous faut tenir notre place de chrétiens. Nous allons devoir nous investir pour notre bien et celui de ceux qui bénéficient de nos relations et de nos services. Il nous faudra opérer en tant que citoyens, et participer avec altruisme pour le bien de notre société, de nos familles. Pourtant, tout en étant citoyens de la ville, de la nation, nous sommes aussi citoyens du ciel, et l’Ecriture nous dit « ne vous conformez au monde présent ».
Faut-il alors vivre en tant que non-conformiste ? Est-ce encore fondé après tant de siècles et deux millénaires de christianisme ? Notre société n’a-telle pas été assez influencée par ceux qui ont mis leur foi en Jésus-Christ au travers de l’histoire ? Si notre société comporte bien des choses excellentes, il faut se rendre compte qu’elle en comporte qui sont diamétralement opposées à l’Ecriture. Si l’Eglise vivante de Christ a su influencer la société, on peut se demander si la
société n’influence pas fortement l’Eglise.
L’adaptation à la société que nécessite l’Eglise missionnelle, ne peut signifier perte de l’Evangile, et de la loi de Dieu. Bien des Eglises en sont arrivées à suivre les lois de la société qui dénient les valeurs chrétiennes plutôt que de l’influencer. Nous avons besoin de nous démarquer d’un monde de convoitise, d’orgueil, mais aussi de tant de valeurs actuelles : détachement face à la misère, confort du statu quo, assurance de la pensée du grand nombre, séductions de l’avoir et de la sécurité qui ternissent notre communion avec le Seigneur.
Oui, il nous faut ne pas être conforme à notre société dans bien des domaines et encourager ceux qui manifestent réellement la grâce de Dieu. Mais notre anti-conformisme serait sans valeur si nous ne bénéficions pas d’une transformation qui
découle du renouvellement de notre intelligence grâce à la fréquentation de l’Ecriture, une sensibilité à l’Esprit-Saint, une réelle humilité et amour à l’image de Christ.
Martin Luther King, dont nous célébrons le cinquantenaire de sa mort, face à une Amérique dite chrétienne, montrait la nécessité d’étre un anti-conformiste façonné par l’Ecriture. Il montrait la nécessité d’une éthique de conviction, d’une détermination à ne pas rester conforme à un monde où règnent l’individualisme arrogant, et l’expression de soi. Puissions-nous le relire en cette fin d’année.
Ayons donc à cœur au-delà de nos projets légitimes, de veiller sur nous et sur ceux qui nous sont confiés. De construire nos emplois du temps, nos relations dans la protection de la mission que Dieu nous donne : vivre notre vie comme un don,
en sacrifice vivant ; vie non conforme au monde des ténèbres.
Bonne rentrée à chacun.
Antoine Da Silva