L'OUVERTURE DE LA FOI

LE MOT DU PASTEUR - JUIN 2021

juin 2021

Un lecteur attentif de l’Écriture remarquera un diptyque, formé par Genèse 18 et Genèse 19, concernant l’accueil ; c’est-à-dire un récit en deux tableaux.

D’un côté, en Genèse 18, Abraham qui est assis à l’entrée de sa tente, pendant la chaleur du jour et qui voit trois hommes passer. Abraham court alors, vers ces trois hommes, se prosterne devant eux et les invite, à lui faire une faveur, à s’arrêter chez lui.
Abraham, met alors en œuvre un accueil pour les trois hommes : de l’eau pour les pieds, du repos, et un repas préparé au mieux et avec empressement ; une halte dans le chemin de ces voyageurs. Cet accueil, dit une démarche de foi, une ouverture, Abraham accueille alors trois messagers de l’Éternel qui viennent lui renouveler la promesse d’une descendance par Sarah. Au vu de son âge, Sarah rit, elle sait qu’elle n’a plus de désirs et que son mari est bien âgé.
Cet accueil permet à Abraham de voir le plan de Dieu pour lui, et sa famille, et le fait bénéficier des confidences de Dieu pour Sodome, où Abraham intercède sachant
que son neveu Loth est là, et que lui-même a combattu pour la survie de ces villes.

Nous venons de voir rapidement le premier tableau du diptyque, l’accueil chez Abraham, ce patriarche, Ami de Dieu.

Le second tableau nous est montré en Genèse 19 ; c’est la violence et non pas l’accueil. Sodome, comme Gomorrhe comme toutes les villes autour où le matérialisme et l’indifférence ont gagné sont dans les désordres éthiques, le refus de l’altérité, l’homosexualité et la violence. Loth le sait, lui qui se tient à l’entrée de la ville « sur le soir » (Genèse 19.1).

Loth sait qu’il est dangereux pour des étrangers de venir dormir au centre-ville, ils se feront sodomiser et violenter ; alors il est à la porte et presse les deux anges de venir chez lui pour être à l’abri ; mais dans la nuit, Loth est menacé ainsi que ses invités, par la violence des hommes de Sodome. Le matérialisme, l’inversion des valeurs, l’absence de foi a conduit à la violence. C’est là le second tableau du diptyque, le refus de l’accueil et son extrême, l’abus de l’étranger et la violence.

Ce thème de l’accueil ou bien du rejet est un thème qui mérite toute l’attention de nos Eglises et de nos sociétés ; il est rendu complexe par l’arrivée dans nos villes de
tant de personnes qui fuient la misère, ou la violence ou bien sont dans le mirage d’un El Dorado ; il est un véritable atelier de réflexion au vu des diversités générationnelles, sociales, ethniques, culturelles de nos sociétés.

Ce thème a besoin d’être médité par chacun de nous, par notre Église. Sommes-nous accueillants, dans nos attitudes, selon nos moyens ? C’est pourquoi lors de
la journée d’Église, le 27 juin à Saint-Thomas il sera l’objet de notre message mais aussi d’un atelier de réflexion ; l’accueil, mot d’ordre d’il y a quelques années, ne peut être définitivement traité, pas plus que le mot d’ordre de cette année ne peut l’être « soyez compatissants comme votre Père céleste est compatissant ».

Alors que ce mois de juin nous réserve tant de réflexions, de débats, d’enjeux, particulièrement au sein de notre Union, il nous faudra garder en mémoire et en réflexion ces mots de l’Apôtre Paul :

« Faites-vous mutuellement bon accueil comme Christ vous a accueillis, pour la gloire de Dieu »
Romains 15.7

Antoine Da Silva